Entretien Eden Shoot. Découvrez l’univers fascinant et artistique d’un photographe spécialisé depuis plus de 15 ans dans la photographie érotique et adulte. Avec un regard empreint de respect, ce talentueux artiste capture la beauté et la sensualité de ses modèles avec une approche unique. Interview sans langue de bois d’un artiste aux idées bien arrêtées.

Porntop : Bonjour Edenshoot, pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs de Porntop ?
EdenShoot (E.D) : Hello Porntop, Edenshoot, photographe amateur en région parisienne.
Je fais des shootings depuis une quinzaine d’années maintenant tous styles. Je faisais essentiellement des séances portrait à erotique soft mais depuis 3/4 ans maintenant je ne fais quasiment plus que des shootings érotiques/adultes.

P : Vous êtes comme un magicien de la lumière, capable de transformer des moments ordinaires en œuvres d’art. Comment trouvez-vous l’inspiration pour créer de telles images envoûtantes ?
E.D : Grâce aux modèles qui savent transformer un moment ordinaire en un instant féérique. Juste en capturant cet instant, cette brève étincelle qui traverse leur regard.

P : Votre sens de la composition est tout simplement époustouflant ! Comment parvenez-vous à trouver l’équilibre parfait entre les éléments pour créer des tableaux vivants ?
E.D : Au risque de surprendre, je fais partie de ces rares photographes qui n’aiment pas ce qui est formaté niveau composition… Je privilégie l’instant T. Lors d’une séance j’essaie de communiquer avec le modèle afin qu’elle « oublie » de poser pour essayer de rendre chaque photo unique. Moins elle a le dos droit, moins elle porte de talons hauts et mieux s’en trouvent mes clichés

P : Lorsque vous choisissez vos modèles, est-ce qu’il y a une étincelle spéciale que vous recherchez ?
E.D : Honnêtement non, je regarde surtout ce qui se dégage de leur regard et si leur book contient des clichés multi visage de cette dernière i.e si elle a plusieurs expressions et si justement l’étincelle y est présente.
Une modèle qui ne fait que 5 poses avec la même expression sur tous ses shootings, et il y en a beaucoup, ne m’intéresse pas. Le copier/coller n’est pas ma méthode de travail, il faut savoir se démarquer et proposer de choses différentes. Être comme un caméléon en somme.

P : Comment parvenez-vous à capturer l’essence de leur personnalité dans vos photos ?
E.D : Bonne question et courte réponse : la communication. Je laisse une totale liberté au modèle tout en créant, tant que faire se peut, un petit lien « amical » via la communication, j’essaie de la mettre à l’aise le plus possible et qu’elle « oublie » de poser afin d’être le plus naturel possible, compliqué mais on y arrive^^

P : Avez-vous déjà été confronté à des défis surprenants lors d’une séance photo ? Comment avez-vous réussi à transformer ces défis en opportunités créatives ?
E.D : Défi ? Oui quand les conjoints sont présents, c’est compliqué car 0 attention de part et d’autre. Les regards lors de la séance sont focalisés (jeu de mot avec la photo pour les plus avertis) vers le conjoint, ce qui rend le travail compliqué surtout quand ce dernier se transforme en agent artistique, alors là, vous perdez tout le monde y compris le photographe…

P : Votre travail est une source d’inspiration pour de nombreux jeunes photographes. Quel conseil précieux donneriez-vous à ceux qui aspirent à suivre vos traces et à créer des images aussi magnifiques ?
E.D : Je doute faire des émules car mon style est assumé et particulier… Tiens je viens de vous répondre sans le vouloir.
Plus sérieusement : faites ce qui vous ressemble le plus, affirmez vos idées et respectez les modèles, le reste viendra tout seul

P : Si vous deviez décrire votre style photographique en une phrase, comment le décririez-vous ?
E.D : Une phrase c’est trop long pour moi, juste un crédo (non non je ne regarde pas The Mandorian) : Saisir l’instant !

P : Est-ce que cela ressemblerait à de la magie visuelle avec une touche de féerie ?
E.D : Pas à moi de répondre mais à ceux qui regardent mes photos mais je ne pense pas sauf à faire un effet photoshop avec des étoiles!

P : Vos photos semblent raconter des histoires sans mots. Avez-vous déjà envisagé de publier un livre de contes photographiques pour enchanter le monde avec vos visions uniques ?
E.D : Non car je pense le format n’est plus adapté. Publier un livre, mwoui quand je serai à la retraite si les livres comme nous les connaissons existent encore

P : Vous êtes un véritable alchimiste de l’image ! Comment parvenez-vous à transformer des moments ordinaires en souvenirs extraordinaires ?
E.D : Le lien créé entre le modèle et moi doit se refléter dans mes photos, j’essaie et j’y parviens de temps en temps

P : Votre talent pour la photographie est comme une potion magique qui fait sourire les gens et émerveille les cœurs. Quelle est votre formule secrète pour capturer autant de joie et d’émerveillement ?
E.D : L’alccol! non, je rigole ^^

P : On dit que chaque photographe a son petit truc qui le rend unique. Quelle est votre touche personnelle qui fait que vos photos sont immédiatement reconnaissables ?
E.D : Facile pour la réponse. Je ne prévois rien, pas de réglages, pas de lumière calée au millimètre près ou une pose bien précise, cela ne m’intéresse pas, je trouve cela fade. J’installe mon studio afin d’avoir assez de lumière dans la pièce si la lumière naturelle n’est pas au rendez-vous, quant aux réglages, le temps de les faire, l’instant présent fera déjà partie du passé…
Ainsi, une photo dite « ratée » peut vite devenir la photo la mieux « rated » sur les réseaux sociaux, comme quoi… Je ne sais pas si je suis facilement reconnaissable mais mes photos peuvent paraître atypiques comme mes shootings.
A l’époque, j’avais reçu bon nombre de critiques de pho(faux)tographe sur mes compositions. Au final, je m’aperçois que j’ai plus de demandes de modèles , d’avis positifs sur les réseaux qu’eux…cela semble parler en ma faveur

P : Votre capacité à saisir des instants fugaces est tout simplement incroyable ! Avez-vous déjà eu le sentiment d’être un véritable ninja de la photographie, prêt à capturer le moment parfait à tout instant ?
E.D : Merci, oh que oui. J’ai beaucoup de reflex (sans mauvais jeu de mot, les photographes comprendront) et fais preuve de clics intempestifs pour capter ces instants

P : Vos photos dégagent une aura de bonheur contagieux. Comment parvenez-vous à transmettre autant de positivité à travers votre art ?
E.D : En ayant une bonne relation avec les modèles. Celle qui prend du plaisir durant un shooting dégagera une photo « feel good », en général, les modèles n’ont pas de mal à m’en donner car difficile de garder son sérieux avec moi

P : Votre travail est un véritable feu d’artifice visuel ! Avez-vous déjà ressenti l’envie de partager votre passion avec le monde en organisant une exposition explosive de vos plus belles œuvres ?
E.D : Oooh que non, c’est sans moi. Les personnes qui vont m’expliquer comment prendre une photo ou la composer ou autre sans vouloir comprendre mon univers très peu pour moi.
Les books en ligne / réseaux sociaux font déjà le job…
J’ai refusé 2 expos dont 1 après avoir gagné un concours (et oui, tout peut arriver) sur du nu érotique et sans regret (suite aux retours que j’ai eu). La photo est une passion / passe-temps, je veux conserver les ondes positives et laisser le négatif de côté, namasté.

P : Racontez-nous votre parcours en tant que photographe. Qu’est-ce qui vous a attiré dans la photographie et comment cela a-t-il commencé pour vous ?
E.D : Je me suis découvert une vraie passion pour la photographie il y a une quinzaine d’années maintenant lors d’un voyage en Suède, l’architecture, les paysages m’avaient donné l’envie d’immortaliser chaque instant. A l’époque, comme aujourd’hui d’ailleurs, voyager c’est bien mais pas gratuit, je voulais découvrir le monde et immortaliser des moments de vie et les partager. Pour me perfectionner, j’ai fait appel à quelques amies qui posaient pour moi et puis de fil en aiguille j’ai commencé des shootings (gratuits à l’époque, (époque que je regrette d’ailleurs!)) avec des modèles débutantes/confirmées et depuis j’alterne entre shootings (plus axés érotiques / adultes) et road trip photos.
Je suis autodidacte, pas fait d’école ou stage spécifique, pour moi la photo doit rester instinctif. Quand j’assiste à certains shootings ou la mise en place dure plus de 15 min pour chaque photo, je suis assez consterné car le rendu au final ne méritait pas de perdre autant de temps (oupsss, je l’ai écrit!)
Cela m’a permis de progresser en photographie, de faires de belles rencontres et des amitiés toujours présentes même au bout de 15 ans ! Chose que je n’aurai pas cru possible à mes débuts!

P : Quels sont les thèmes ou les sujets qui vous inspirent le plus en tant que photographe ?
E.D : Pour les shootings modèles : érotique/adulte car elles sont en dehors de leur zone de confort. Celles qui travaillent avec moi savent que tout se passe dans le respect, la bonne humeur, je photographie, elles posent, c’est le modèle qui a le pouvoir (model power, oh yeah!).
Je fais peu de fétichisme même si beaucoup me demandent des séances « pieds » (y compris modèles), je commencent à réfléchir sur ce point.
Mais je privilégie la vie quotidienne… Comme si vous étiez chez vous à la maison avec votre conjoint… Votre date Tinder… Une fille rencontrée dans la rue… Une amie qui vous demande un service… Bref, il y a plein d’histoires à raconter
Là, dès que le temps me le permettra, j’aimerais trouver 2 modèles pour un scénario dans le cadre d’un shooting adulte. Amies modèles qui ne me connaissent pas encore, si vous shootez à 2 en adulte, contactez-moi !!
Pour les shootings road trip : à peu près tout mais le street-art m’attire plus particulièrement, c’est un peu un jeu de piste ce qui suscite ma curiosité

P : Pouvez-vous nous parler de l’une de vos séances photo les plus mémorables ? Qu’est-ce qui la rend spéciale pour vous ?
E.D : Simplement les séances où je n’ai pas l’impression d’être avec une modèle mais une vieille amie où l’on ne voit pas le temps passer et qu’importe au final si on a suivi la trame du shooting, on sait que le résultat sera au top car la complicité sera transposée via les clichés.
Et les séances où la modèle va au-delà des limites fixées de sa propre initiative, à titre personnel cela me conforte dans ma méthode de travail

P : Quelle est votre approche personnelle en matière de composition et de style photographique ?
E.D : Saisir l’instant comme évoqué précédemment. Composition assez classique plutôt avec un fond uni, pas fan des shootings à l’extérieur car il y a toujours, du moins avec moi, un élément perturbateur extérieur (dragueur, voyeur, pluie, poussière etc.)
Pour le style, la question peut être vaste mais au risque de radoter : portrait à érotique/adulte, couleur/sépia et noir & blanc, jouer aussi sur ces couleurs peuvent totalement changer une photo

P : Comment choisissez-vous vos modèles ou sujets de photographie ?
E.D : Avant, selon expression du visage et l’énergie dégagée sur les photos. En toute franchise également notamment pour l’érotique, je cherchais des modèles « connues » plutôt actrices X afin de faire parler, créer du bouche à oreille et être plus facilement « référencé » mais au final, ce n’était pas la bonne méthode après réflexion.
Dorénavant, et malheureusement dirais-je, selon les conditions de pose du modèle. Le défraiement est devenu le nerf de la guerre et beaucoup trop de modèles disent ok pour des shootings érotiques alors qu’elles ne font pas de l’érotique mais sont attirées par…le nerf de la guerre
J’ai des contacts entrants mais il y en a beaucoup à « trasher », essentiellement des modèles « étrangères » qui veulent sur un shooting rentabiliser leurs voyages… Ce n’est pas ma façon de procéder ou des modèles compatriotes qui n’ont pas de book, hormis photo dites « Iphone », ni de référence mais qui sont « meilleures » que les autres.
Sans book/site ou références, je donne que très rarement suite. Si profil « MYM » ou « Onlyfans », je demande des clichés sur un drive ou un code gratuit (sinon c’est un vrai budget pour s’abonner !!)
Des modèles me recommandent, ce que je préfère

P : Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confronté en tant que photographe ?
E.D : Pas mal d’obstacles.
J’ai pris le parti de me concentrer essentiellement sur l’érotique/adulte donc beaucoup de modèles me ghostent sans même demander ce à quoi cela correspond, ce qui peut se comprendre mais pourquoi continuer les échanges ?
Beaucoup d’a priori mais ce que je dis souvent : il y a beaucoup de modèles sur mon book, site, mes réseaux, donc à vos claviers pour échanger avec celles avec qui j’ai travaillé afin de savoir comment je suis, ce que je fais etc.
Mon meilleur argument est le modèle qui a déjà posé avec moi (pas toutes en érotique je précise !!) et le nombre de shootings réalisés. Si j’étais un fauxtographe, je ne serais plus là.

P : Avez-vous déjà dû faire face à des situations complexes ou délicates lors d’une séance photo ? Comment les avez-vous gérées ?
E.D : Oui, modèles de mauvaise foi qui disent oui pour un shooting érotique (j’envoie toujours le plan de la séance, la modèle le checke, me dit sur quoi elle est ok ou pas, je modifie en fonction de son retour et le jour de la séance, il ne peut y avoir discussion) et qui, au final, ne font au maximum que du topless et qui vous expliquent bien gentiment que c’est de l’érotique…et qu’il faut défrayer comme de l’érotique.
Dans ce cas-là, je montre le mail (qui est une preuve juridique, et oui !), défraie le modèle a dû proportion de la séance (et non ce qui est a été convenu car non réalisé). Cela est arrivé très peu souvent, je vous rassure mais c’est en effet déjà arrivé et bizarrement ces quelques modèles n’ont pas fait long feu sur les books photos (et c’est tant mieux pour tout le monde).

P : Quel conseil donneriez-vous à un jeune photographe qui débute dans le domaine ?
E.D : Bien cadrer les shootings avec les modèles, bien choisir les modèles (ne pas hésiter à contacter les autres photographes), tout mettre par mail en amont du shooting afin d’éviter tout quiproquo. Post shooting bien demander pour autorisation de diffusion etc.
Respecter les modèles
Ne pas essayer de copier mais suivre ses idées/instinct, il n’y a que cela qui marche de mon point de vue

P : Vous êtes spécialisé dans la photographie érotique. Comment en êtes-vous venu à travailler dans ce domaine spécifique de la photographie ?
E.D : Au fur et à mesure des séances que je faisais avec les modèles. Certaines poses « érotiques » étaient estampillées « nues ». Hors elles étaient suggestives donc « érotiques » qui est un terme assez vaste d’ailleurs.
J’avais en tête de proposer une vision « normée » de l’érotique non « érotique chic » tel le « porno chic » car honnêtement ce style chic se ressemble de photographe en photographe,
Je voulais montrer quelque chose de plus naturel, de moins calculé dans les photos comme si vous ou l’une de vos amies photographiait la scène, je veux (je parle au présent car c’est toujours le cas) proposer quelque chose qui fasse « réel », c’est ce qui plait.
J’ai récemment vu sur le net un doc demandant à des hommes et des femmes leurs préférences quand ils vont sur des sites pour adultes. Hors fétichisme particulier, ce qui est apprécié, c’est le concept amateur. Ce concept, depuis mes débuts, pour l’érotique, je le prône car tout le monde peut se reconnaître, cela parle à tout le monde.
Les plus critiques dirons que ce n’est pas de la photo. Je leur dirai qu’à date, je suis contacté par des modèles plus que je n’en contacte pour de l’érotique. Ceux qui vont sur mon site me demandent encore plus de contenus, donc en ayant suivi mon idée, je pense avoir « réussi » mon pari.
Après les goûts et les couleurs, je n’oblige personne à aller sur mon site et encore moins apprécier mon travail (j’ai aussi des avis négatifs mais assez peu constructifs donc je n’y prête pas attention comme nombre de mes « confrères »).

P : En tant que photographe érotique, quelles sont les principales compétences ou qualités requises pour capturer des images captivantes et sensuelles ?
E.D : Savoir bien se placer lors de la prise de vue.
Avoir la totale confiance du modèle donc bien communiquer avec elle quitte à prendre 1h pour lui expliquer en live ce que le photographe souhaite sans prendre de photos (et oui, là cela commence à devenir compliqué car time is money…)
Que cette dernière soit la plus décontractée possible car certaines (voire photographes) insistent sur le regard afin que l’on ne voit que lui mais l’expression corporelle montre qu’elle n’est pas vraiment à l’aise (crispation notamment au niveau des épaules…)

P : Comment parvenez-vous à créer un environnement de confiance et de respect mutuel avec vos modèles lors des séances photo dédiées au contenu pour adultes ?
E.D : Le temps… Certaines modèles étaient plus que réfractaires à faire de l’érotique et dorénavant, c’est un souhait de leur part (elles sont même devenues force de proposition!) et chaque séance est une bonne occasion de dépasser ses limites mais Rome ne s’est pas faite en un jour…
Pour les modèles spécialisées (dont actrices X) : je me répète mais la communication, le plan du shooting détaillé transmis au modèle ou conjoint ou « agent » (ahah, no comment) et le comportement du photographe lors de la séance jouent énormément. Mes mains ne se trimbalent pas sur les modèles (je n’aide pas, par exemple, les modèles à s’habiller ou autre), le cas échéant, c’est le modèle (le fameux « model power ») qui guide ma main par exemple (je précise que oui je fais du POV et non couple ou très très peu).

P : Comment parvenez-vous à trouver l’équilibre entre la sensualité et l’esthétisme dans vos images ?
E.D : Je laisse le soin au photographes « erotico chic » de répondre car en toute franchise, 90% des personnes qui vont lire vont dire que l’érotique n’est pas esthétique. Ce que je cherche c’est saisir l’instant, des moments réels qui donne ce côté j’ai envie d’en savoir plus avec d’autres clichés, comme raconter une histoire et non quelque chose millimétré et posé mais très esthétique qui perd au final tout son charme de par son côté « mécanique » et « déjà vu ».

P : Comment choisissez-vous les concepts et les scènes pour les séances photo des modèles afin de créer des images uniques et mémorables ?
E.D : J’ai une séance « type » en érotique avec plusieurs scènes allant de soft au plus adulte
je regarde comment la modèle réagit, lui demande si elle a des idées.
On en parle et lors du 2nd shooting, on met en place les idées de chacun, : cela rejoint ce que je disais supra, en incluant les idées du modèle, cela la rassure, la met en confiance et donne des clichés qui donnent le smile à tout le monde

P : Quels sont les défis particuliers auxquels vous êtes confronté en tant que photographe érotique et comment les surmontez-vous ?
E.D : Les a priori toujours. Certaines modèles que je contactaient à l’époque me prenaient pour un pervers…bon nombre ont changé d’avis après séances avec moi, tant mieux mais il y aura toujours cet a priori.
Après il y a la crédibilité car les réflexions : « vous faites ça pour vous rincer l’oeil », « bonne excuse pour toucher les modèles » , « vous ne pensez qu’à coucher avec les modèles », bref, les modèles qui ne s’assument pas, et les rageux / frustrés / jaloux : passez votre chemin

P : En tant que professionnel de l’image, vous êtes en contact régulier avec des personnes qui évoluent dans l’industrie du contenu pour adultes. Quelle est votre perspective sur cette industrie et son évolution ?
E.D : Aïe, très bonne question…Je risque de ne pas me faire beaucoup d’amis mais je tente une réponse…
Il y a du business à se faire pour tout le monde, soyons honnête, ce type de contenu est très demandé mais ceux qui sont en place veulent le gâteau entier et ne souhaite pas partager ce qui signifie le début de la fin. Je ne citerai pas de nom mais certaines actrices sont blacklistées car prenaient de l’argent facilement sans honorer leurs contrats.
Certains producteurs/réal se retrouvent sans le sou car ils voulaient l’exclusivité mais MYM/Onlyfans sont passés par là et tout le monde y est.
Pour MYM, bon nombre de contenus ne sont pas si « amateur » que ça. J’avais contacté les créatrices les plus connues pour avoir de la visibilité… Malgré mon expérience et des recommandations de la part de leurs consœurs, on m’a gentiment indiqué qu’elles ne travaillaient qu’avec 1 ou 2 partenaires… Choisis par… Leur conjoint/agent et que les scénarios n’étaient pas improvisés. Bref, impossible d’avoir du contenu avec elles donc en termes de business, c’est assez flou au niveau des perspectives car il y a des abonnés qui se lassent de plus en plus vite. Les amateurs deviennent pro, et perdent donc l’essence… de leur existence.
Elles devraient être plus accessibles notamment pour nous créateurs de contenus mais au final elles sont plus qu’inaccessibles si on ne s’abonne pas… Je provoque peut être un tollé derrière votre écran mais dans ce cas, je suis ouvert à la discussion sur ce point.
Je pense qu’il faut repenser le tout et que les créatrices de contenus pour adultes ouvrent leur cercle professionnel à des créateurs comme nous afin de proposer de nouvelles choses, tout le monde y gagnerait. Malheureusement peu d’entre elles gèrent directement leur contenu ce qui leur fait perdre un business non négligeable.
Idem pour les producteurs/réal : on n’est peut être pas pro, mais on a des idées et à notre « petit niveau » on arrive (en proratisant) à faire tout aussi bien qu’eux au niveau de la création de richesse. Pourquoi ne pas essayer de faire une synergie ? Je vais une nouvelle fois me répéter mais tout le monde peut avoir une part du gâteau, il suffit juste de changer le business model.
Je pense qu’il y a du gâchis à ce niveau, peut être qu’un jour quelqu’un arrivera à faire connecter tout le monde du milieu…

P : Comment gérez-vous les limites personnelles et les souhaits de confidentialité des modèles lors des séances photo ?
E.D : Je gère par mail car signer un contrat… comment dire, sans article de loi, équivaut à signer quelque chose sur du papier toilette. En revanche, le mail est une preuve juridique (je le redis au cas où) donc je définis les règles en amont et après.
En amont : j’énumère toutes les parties du shooting et demande un retour écrit du modèle. Post séance, selon souhaits du modèle, je lui envoie les meilleurs clichés et demande la publication ou non.
Attention : du fait de l’apparition de certaines plateformes, si la modèle me refuse la publication ce que j’accepte (et cela ne me pose aucune difficulté), je refuse (droit de propriété…) qu’elle les mette et les vende sur ses plateformes, faute de quoi j’attaque et demande réparation (et oui quelques modèles ont voulu me vendre… Mes photos!!! Après refus de publication, j’ai obtenu gain de cause… Pour info…)

P : Quelles sont les discussions préliminaires importantes pour établir une relation de confiance ?
E.D : Dépend du modèle : si elle est spécialisée dans le contenu pour adultes, les discussions tourneront essentiellement autour du défraiement (via son conjoint dans 80% du temps) et vous ferez demi tour quand vous verrez les défraiements souhaités (vous donnerez plus que ce qu’elle gagne pour un tournage sur plusieurs jours…) donc je déconseille sauf exception que vous pourrez voir sur mes différents supports de diffusion
Pour les autres, c’est connaître les limites en séance, avoir un book assez fourni permettant au modèle de voir ce que vous faites. Si je prends mon cas personnel, mon site montre des photos soft à beaucoup plus explicite, je demande au modèle de me dire sa photo limite sur mon book et après on convient des détails.
Sinon, il peut m’arriver d’aller prendre un verre pour faire connaissance (non ce n’est pas un plan Tinder !) afin de voir si feeling photographique. Si oui, alors je reprends le process habituel avec détail par écrit de la séance etc.

P : Quelles sont les réactions ou les retours les plus gratifiants que vous avez reçus de modèles après avoir capturé leurs images ?
E.D : Le fait qu’elles veuillent, pour la majorité, travailler une nouvelle fois avec moi et qu’elles me recommandent !
Le plus est aussi une publication sur leur book mais là… C’est une autre histoire

P : Comment abordez-vous la mise en valeur de la diversité et de l’authenticité des corps dans votre travail avec les modèles ?
E.D : Je vais répondre un peu à côté mais je travaille avec des modèles photos et non des « mannequins », je n’apporte pas une importance particulière aux corps de ces dernières. Qu’elles viennent comme elles sont ! Si elles ont des cicatrices, cela fait partie de leur histoire, je ne l’effacerai pas via Photoshop par exemple. Idem pour des vergetures ou cellulites ou cicatrice relative à une augmentation mammaire.
Une fois, une modèle m’a fait une liste de courses sur Photoshop afin de corriger un nombre incalculable de détails, j’ai décliné la séance…

P : Quel conseil donneriez-vous à d’autres photographes qui souhaitent se spécialiser dans la photographie érotique, en termes de respect, d’éthique et de créativité ?
E.D : Si tu sais parler à une femme nue dans les yeux, qui a un jouet qui est en train de vibrer en elle, tu es sur la bonne voie ^^
Si tes mains restent là où elles doivent être (ton appareil…photo…photo hein, lis bien)
Si tu es à l’écoute
Si pour toi la viande c’est dans une assiette
Alors tu pars sur de bonnes bases. Les femmes sont des êtres humains, le respect c’est ton gage de survie en tant que photographe.
N’essaie pas de faire le coq par la suite, ne te vante pas et assume tes choix en termes de clichés, tu peux faire une photo sensuelle en ne montrant pas grand chose, sans avoir une lumière impeccable ou autre, tout est dans le « charisme » de la photo, cela vient avec le temps…

P : La photographie érotique peut être un domaine complexe. Comment gérez-vous les aspects délicats tels que la confidentialité et le respect de l’intimité de vos modèles ?
E.D : pour la confidentialité, en indiquant au modèle qu’elle me fasse un mail afin de m’autoriser ou non la publication de telle ou telle photo.
Quant à l’intimité, je lui demande ses limites en séance et ce qu’elle assume ou non de faire et de montrer également. En 15 ans, pas eu de problème à ce niveau là car tout est bien cadré

P : En tant que photographe érotique, vous devez composer avec des idées préconçues et des stigmates. Comment faites-vous face à ces jugements et comment éduquez-vous les autres sur la dimension artistique de votre travail ?
E.D : J’en fais fi et pour les autres, je les invite bien volontiers à aller voir le travail des autres je ne force personne, ce n’est pas dans ma nature.

P : Les modèles ont souvent des personnalités très expressives. Comment parvenez-vous à capturer leur charisme et leur confiance en elles à travers vos images ?
E.D : Si le modèle a du charisme, il se verra directement sur la photo, pas besoin du photographe

P : Quelle est votre approche pour créer un environnement de travail confortable et professionnel lors des séances photo avec les modèles ?
E.D : La communication, les accueillir dans un environnement propre et préparé avec un studio dédié pour la photo
Prendre un verre d’eau ou boisson (pas d’alcool sauf après la séance éventuellement, pour éviter tout sujet par la suite)
Prendre entre 30 et 45 min pour discuter avec la modèle

P : Les modèles ont souvent un public fidèle qui apprécie leur travail. Comment parvenez-vous à créer des images qui résonnent avec leur base de fans tout en préservant votre propre style artistique ?
E.D : Honnêtement, leur base est faite de fans qui ne sont là que pour leur plastique. Partant de ce postulat, qu’importe la photo, ils seront toujours fan du modèle.
Je doute que le fan du modèle devienne fan absolu du photographe.
Je mets au défi quiconque d’avoir en tête sans tricher le nom de 3 photographes qui ont shooté votre modèle préférée…

P : Un dernier mot à ajouter ?
E.D : Si quelqu’un a eu le courage de lire toute ma prose oui. J’ai ouvert un MYM récemment et suis à la recherche de modèle tous genres pour l’alimenter donc n’hésitez pas à me contacter, je serai ravi de vous donner tous les détails

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